JFR: La téléradiologie va révolutionner l'imagerie hospitalière

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14 octobre 2019 -- Les membres du Conseil professionnel de la radiologie française (G4) qui ont pris la parole lors des JFR ont annoncé une nouvelle stratégie organisationnelle qui, espèrent-t-ils, va galvaniser la téléradiologie dans les hôpitaux publics. Ils ont révélé comment, selon eux, le modèle serait repris par d'autres groupes hospitaliers afin de gagner du temps et de l'argent.

Dans 12 hĂ´pitaux de la rĂ©gion Normandie, la tĂ©lĂ©radiologie commerciale a coĂ»tĂ© 6 millions d'euros en 2018. Avant le congrès, le Dr Jacques Albisetti, responsable de l'imagerie Ă  l'hĂ´pital de FĂ©camp en Normandie, a rĂ©vĂ©lĂ© Ă  AuntMinnieEurope.com que le recours Ă  une entreprise de tĂ©lĂ©radiologie externe Ă©tait cinq fois plus coĂ»teux que de confier le mĂŞme travail Ă  un radiologue public salariĂ©, et deux fois plus cher que l'embauche d'un radiologue de remplacement.

Les réseaux publics attireront les nouvelles recrues à l'imagerie hospitalière, selon le Dr Jacques Albisetti.Les réseaux publics attireront les nouvelles recrues à l'imagerie hospitalière, selon le Dr Jacques Albisetti.

Il a également déclaré que de moins en moins d'étudiants en radiologie choisissaient de travailler dans le secteur public en raison d'une charge de travail élevée pour une rémunération proportionnellement faible. À l'heure actuelle, 45% des postes de radiologie publics sont vacants en France en raison d'un écart salarial: les radiologistes privés peuvent gagner trois à cinq fois plus que les radiologistes hospitaliers, selon le Dr Albisetti.

Il a souligné les inconvénients des sociétés privées de téléradiologie, après mise en concurrence par appels d'offres et au prix de contrats qui peuvent parfois bloquer les hôpitaux dans leurs services pendant de longues périodes. En outre, ces entreprises externes ont souvent besoin de mises à niveau techniques coûteuses au sein des hôpitaux pour faciliter les échanges systémiques. Albisetti a souligné les sommes importantes, typiquement autour de 25 000 euros, versées aux sociétés de téléradiologie avant le début des échanges d'images et d'autres coûts plus élevés liés à la maintenance des serveurs externes.

Inversement, un hôpital public français n'est pas légalement tenu de lancer un appel d'offres s'il passe un accord avec un autre hôpital public et la conclusion d'un contrat entre les deux parties est un processus beaucoup plus simple. Outre le fait que ce système est plus souple, moins coûteux et moins lourd sur le plan administratif, les hôpitaux peuvent utiliser leurs réseaux existants et stocker leurs propres images.

La stratégie consistera également à redéfinir la charge de travail des radiologues hospitaliers par le biais de la téléradiologie et à donner aux médecins plus jeunes la possibilité de gagner une rémunération supérieure en rémunérant leurs heures supplémentaires consacrées à la téléradiologie, au même taux que les sociétés externes.

"Nous devons trouver un modèle attrayant permettant aux hôpitaux publics de s'engager dans la téléradiologie plus facilement et à moindre coût, et d'encourager les stagiaires à rejoindre le secteur public, qui paie actuellement moins pour une charge de travail supérieure à celui du secteur privé", a-t-il déclaré.

Après l'hiver de la radiologie publique, un nouvel espoir s'annonce. Les images sont reproduites avec l'aimable autorisation du Dr Jacques Albisetti.Après l'hiver de la radiologie publique, un nouvel espoir s'annonce. Les images sont reproduites avec l'aimable autorisation du Dr Jacques Albisetti.

Alors que les hôpitaux voisins du Havre utilisent ce modèle, l'étape suivante consiste à obtenir un accord régional pour le tester dans toute la région de Normandie d'ici à la fin de l'année, en vue de son déploiement à l'échelle nationale entre 2020 et 2021.

La section normande de la Fédération Hospitalière de France a finalisé la charte de la téléradiologie en juillet et la présentera à l'Agence régionale de la santé de Normandie en début d'année 2020. Si la charte est ainsi validée, tout hôpital public pourra établir une alliance de téléradiologie avec d'autres hôpitaux de la région. Le modèle est conforme aux règles des hôpitaux publics, ne nécessite aucun financement externe et devrait coûter moins cher aux hôpitaux, a déclaré Albisetti.

Ces mesures ont d'abord été présentées aux radiologues hospitaliers normands (juniors et seniors) en mai 2018 à l'hôpital universitaire de Caen. L'idée de réseaux de téléradiologie publique pour les groupes hospitaliers a recueilli un soutien unanime et plus de 50% des juniors présents ont déclaré que si un tel modèle existait, ils postuleraient sur les postes hospitaliers vacants.

"On espère que les JFR créeront un écho national pour ce programme et que d'autres régions envisageront le même modèle. Les régions d'Île de France, du Nord-Pas-de-Calais et de Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA) ont déjà exprimé un intérêt sérieux pour la création d'un système de réseau similaire", a déclaré le Dr Albisetti. "Et nous espérons également que ce modèle innovant incitera beaucoup les radiologues à investir leur carrière dans l'imagerie publique."

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